CHAPITEAUX DE L'EGLISE DE

-------------LUCHEUX--------------

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Bibliographie :

 

  • Monuments de l’architecture romane et de transition dans la région de Picardie par Camille Enlart

  • L’église de Lucheux par Philippe des Forts(Picardie Monumentale et Historique, tome 5)

  • Les chapiteaux romans de l’église de Lucheux par Geneviève Rodinger

  • Lucheux : les chapiteaux de l’église Saint-Léger par Pierre Courtois (Office de Tourisme du Doullennais

 

L'église de Lucheux

 

La superbe église romane du village de  Lucheux, ancienne église du Prieuré, a été fondée par Hugues de Camp d’Avesne, comte de Saint-Pol, vers 1140. 

« Le rare ensemble historié des chapiteaux du chœur contribue à lui seul, à faire de Lucheux une des plus éblouissantes illustrations du talent et de la richesse  des imagiers du Moyen âge en même temps qu’un des hauts lieux de l’art roman dans ce nord de la France plutôt connu par ses joyaux gothiques ».

 

 Christine Debrie

     

Eglise de Lucheux vue du cimetière
Eglise de Lucheux vue du cimetière
L'ensemble des chapiteaux dans le choeur de l'église de Lucheux
L'ensemble des chapiteaux dans le choeur de l'église de Lucheux
Chapiteau N° 1
Chapiteau N° 1

 

Chapiteau N°1 : A gauche sur la photo, le diable est représenté sous la forme d’un monstre aux griffes puissantes avec une épaisse toison et une langue qui va tout dévorer. A droite, le visage de l’homme nous fait penser à celui du beau Dieu de la Cathédrale d’Amiens. Serions-nous en présence du diable et du bon Dieu ?

Chapiteau N°2 : on peut interpréter le chapiteau central comme étant de style corinthien. En bas, une couronne de feuille d’acanthe, au milieu une seconde couronne de feuilles et en haut, le feuillage se termine en volutes.

 

A gauche, deux volutes symétriques se terminent en spirale. A droite, de gracieux entrelacs se nouent et laissent suspendre une pomme de pin : symbole d’éternité.

 

 

 

 

 

 

 

Chapiteau N°3 : deux oiseaux recouverts d’écailles, en apparence symétrique se font face et semblent vouloir s’accaparer un calice en forme de cœur.

 

 

 

 

 

 

Chapiteau N°4 : deux petits monstres à la gueule ouverte moitié oiseaux, moitié reptiles ont leurs corps qui se touchent au-dessus d’une fleur de lis. La sculpture est uniquement décorative et ne délivre pas de message.

 

Chapiteau N° 5
Chapiteau N° 5
Chapiteau N° 5
Chapiteau N° 5

 

 

 

 

 

Chapiteau n° 5 : remplace un chapiteau qui symbolisait la luxure. Une femme, crinière au vent, un bâton dans chaque main poursuit un âne.

 

Au-dessus du tailloir, un animal fantastique, moitié lion, moitié loup a sa queue qui passe sous son ventre pour s’achever en fleuron sur sa croupe.

 

 

Chapiteau N° 6 : Deux petits personnages avec une élégante coiffure, barbus et moustachus, soigneusement vêtus tirent la moustache d’un géant décapité. Les interprétations de cette sculpture sont nombreuses. Ce serait une scène de colère ; car dans l’imagerie médiévale, tirer la moustache est un signe de discorde. D’autres ont vu la tête de Goliath, imaginant David venu présenter à Saül la tête de son ennemi.

Et si c’était tout simplement une fantaisie du sculpteur destinée à intriguer le spectateur ?

 

Au-dessus du tailloir, l’animal aux crocs menaçants ressemble à celui du chapiteau précédent.

 

 

 

 

 

 

Chapiteau N° 7 : un ange avec une tête d’homme aux pieds terminés par des griffes croise les mains et élève son regard vers le ciel. Serait-ce la une créature du diable ?

 

Au-dessus du tailloir, se trouve un personnage composite, tête et bras humains, corps couvert d’écailles et pieds griffus. Selon Camille Enlart, il pourrait s’agir de Nabuchodonosor. Ce roi devenu fou se croyait transformé en animal avec des ongles comme des griffes d’oiseaux.

Chapiteau N° 8
Chapiteau N° 8

 

Chapiteau N° 8 : un animal fantastique : tête d’homme, corps d’oiseau, pieds fourchus et queue terminée par un serpent. L’imagination du sculpteur est sans limite.

 

Au-dessus du tailloir, les historiens ont vu un atlante parce que ce petit homme lève les bras au ciel. Or un atlante est toujours représenté debout ou à genoux. Ici, notre homme est assis et ses bras ne supportent rien. Il semble lever les bras en signe de désespoir.

 

 

 

Chapiteau N° 9 : Un homme et une femme tiennent chacun une coupe à la main. Des pieds de vigne encadrent la corbeille et séparent le couple. Certains y ont vu l’ivrognerie. Ne serait-ce pas tout simplement le symbole de l’eucharistie ?


Chapiteau N° 10 : Deux hommes à la chevelure et à la barbe soignées, montrent une forte corpulence. Accroupis, ils s’opposent par les coudes et les genoux. Certains auteurs y voient un symbole de paresse, d’autres un symbole de gourmandise. Nous serons plus prosaïques, et si c’était tout simplement la position ordinaire d’un besoin naturel ? Fantaisie du sculpteur libéré de toute contrainte.

Chapiteau N° 11 : Un personnage richement vêtu, presque debout porte une bourse pendue à son cou. Quand on le regarde, on voit sur sa droite, un serpent noué deux fois sur lui-même sifflant à son oreille et sur sa gauche un pourceau appuyant sa patte sur l’épaule du personnage pendant qu’il lui parle à l’oreille. C’est la représentation classique de l’usurier et donc de l’avarice.

 

D’autres ont vu un aveugle avec une sacoche servant d’écriteau. De tous les chapiteaux, notre homme est le seul personnage à ne pas avoir ses yeux sculptés. Ce qui donne du crédit à cette hypothèse.

Chapiteau N° 11
Chapiteau N° 11
Chapiteaux N° 12 et N° 13
Chapiteaux N° 12 et N° 13

 

 

 

 

 

Chapiteau N° 12 : Avec leurs pieds griffus, les animaux toujours aussi fantastiques ont des allures de chiens heureux de se retrouver. Ce pourrait être le symbole de la complicité.

 

 

 

 

 

 

 

Chapiteau N° 13 : Du vase en pierre s’échappent des rinceaux formant des entrelacs tandis que les feuillages dessinent des arabesques