CIMETIERES EN PAYS DE SOMME ( suite)
__________________________________________
LONGVILLERS (commune de Domléger-Longvillers): une stèle funéraire sous la forme d'un lion sculpté se trouve à l'entrée de l'ancien cimetière et a été préservée par la Municipalité lors du transfert du cimetière qui était autour de l'église
LIANCOURT-FOSSE: Charles de l'Escalopier ( 1812-1861) est inhumé avec son épouse dans une sépulture adossée au mur de l'église. Erudit et grand collectionneur, il trans met à la bibliothèque d'Amiens sa bibliothèque et ses collections médiévales
Œuvre d’Auguste
Rodin
Sur la sépulture de la famille Souriceau, s’élève une sculpture monumentale de marbre blanc
intitulée Le lys brisé. Oeuvre d’Auguste Rodin, elle a été réalisée en 1911, quatre années après le décès de Marius Souriceau, jeune poète amiénois et grand admirateur de l’œuvre de Rodin.
Se sachant condamné par la maladie, il avait souhaité qu’une sculpture du grand artiste orne sa tombe. Un vers d’Alfred de Musset y est gravé : « Dieu passe, il m’appelle ».
Dans la modeste église de FOSSEMANANT une page d'histoire
FOSSEMANANT
Pierre tombale dans l’église
Cy gissent les corps de défunt
Pierre Hyacinthe
BAUDOIN
Ecuyer seigneur de Fossemanant
Avocat du Roy au bureau
Des Finances
Du trésorier de France d’ Amiens
Décédé le 25 août 1714
Et de Dame Françoise de Fransures
Décédée le 9 janvier 1720
Epouse du dit sieur de Fossemanant
(texte suivi de deux tibias en sautoir)
Reposez en paix
Sur le site « Racineshistoire.free.fr »
Pierre Hyacinthe Bauduin + le 25-08-1714 (en charge), écuyer, seigneur de Fossemanant, gendarme de la garde du Roi au bureau des Finances de la généralité d’Amiens (fait enregistrer ses armes à l’Armorial général de d’Hozier, en 1698, épouse en 1686, Françoise de Fransures (fille de Charles, seigneur de Villers, capitaine des chevau-légers)
AMIENS: musée de Picardie- La pierre tombale gravée au trait est celle d'un abbé de Dommartin, né à Doullens
Pierre tombale de Girard Blassel,né à Doullens, 29e abbé de Dommartin de 1369 à sa mort le 11 septembre 1385. Dalle de pierre gravée au trait, portant des traces d'incrustation, aujourd'hui disparues. La figure du défunt dont la tête, les mains et les pieds ainsi que les parties saillantes du costume, étaient formées de plaques de marbre de couleur ou de cuivre incrustées dans la pierre et donnant ainsi plus de relief au dessin. Le défunt est représenté revêtu des insignes de sa dignité : ornements pontificaux (crosse, manipule, chasuble, étole), mains jointes occupant le centre d'une composition architecturale formée d'arcatures gothiques. En haut de la composition, logée dans des niches, la Crucifixion, à gauche, Marie et à droite saint Jean, leur nom est gravé sous chaque niche. Puis en dessous huit personnages - quatre de chaque côté. A gauche, de haut en bas : saint Jean, saint Pierre, un abbé, un religieux agenouillé; puis à droite, de haut en bas : saint Michel terrassant le dragon, saint Paul et leurs attributs, une abbesse, une religieuse agenouillée. Aux angles de la dalle se trouvent les symboles des quatre évangélistes : l'aigle de saint Jean, l'ange de Mathieu, le lion de saint Marc et le bœuf de saint Luc.
Source: base Palissy
BRUCAMPS: plaque de la fondation de l'église
AD PERPETUAM REY MEMORIAM
MESSIRE FRANCOIS DE MOREUIL CHEVALIER SEIGNEUR DE
FRESNOY BETHENCOURT RAINCHEVAL ET DE BRUCAMPS A LA
PRIERE ET REQUETE DES CURES MARGUILLIERS ET PAROISSIENS DU DIT
BRUCAMPS A REMIS LA CENSIVE DE DEUX SOLS SIX DENIERS
UN SEPTIER D’AVOINE MESURE DE DOMART ET DEUX CHAPONS
DEUX CHAQUE AN A SA DITE SEIGNEURIE DE BRUCAMPS POUR
UN MANOIR SEANT AU DIT LIEU ET UN JOURNEL DE TERRE
LA VIE DURABLE YA PENDANT PROVENANT DE LOUIS AUTREBON
SUR LEQUEL MANOIR LA PRESENTE EGLISE A ETE CONSTRUITE
AU LIEU DE L’ANCIENNE QUI ETANT PROCHE DU CIMETIERE ENTRE
DEUX BOIS ETOIT FORT INCOMMODE POUR LES DITS CURE ET PAROISSIENS
ET LE DIT SEIGNEUR A AMORTI ETINT ET ANNUELLE LA DITE CENSIVE
SANS QUE LUI NI SES SUCCESSEURS SEIGNEURS DU DIT BRUCAMPS NE
PUISSENT RIEN PRETENDRE A L’AVENIR A LA CHARGE TOUTEFOIS
QUE LE CURE ET MARGUILLIERS DU DIT BRUCAMPS SERONT TENUS
ET OBLIGES AUX FRAIS ET DEPENS EN TOUTES CHOSES FAIRE
DIRE ET CELEBRER CHAQUE AN LA VEILLE DE LA St FRANCOIS ET LE JOUR
UN OBIT POUR L’AME DES PREDECESSEURS DU DIT SEIGNEUR DE LUI
ET SES SUCCESSEURS SEIGNEURS DU DIT BRUCAMPS A SAVOIR LA
VEILLE DE LA DITE FESTE DE St FRANCOIS VIGILLES ET LE DIT JOUR
COMMANDASSES ET UNE MESSES A HAUTE VOIX DE L’OFFICE DES
TREPASSES LEQUEL OBIT LE DIT CURE OU SES SUCCESSEURS SERONT TENUS
D’ANNONCER AU PEUPLE AU PRONE LE DIMANCHE PRECEDENT LA DITE
FETE ET SE SONT OBLIGES LES DITS CURE ET PAROISSIENS DE FAIRE METTRE
PAR ECRIT A LA PRINCIPALE VITRE DE LA DITE EGLISE DE BRUCAMPS
ET DE FAIRE GRAVER DANS UNE PIERRE DE MARBRE QUI DOIT ETRE
PLACEE A TEL ENDROIT DE LA DITE EGLISE QU’IL PLAIRA AUDIT SEIGNEUR
LE FAIT DE LA DITE FONDATION CI DESSUS ET A AUTRES CONDITIONS PLUS
AMPLEMENT PORTEE PAR CONTRAT PASSE A AMIENS LE 29 ET 30 DECEMBRE
1562 PARDEVANT JACQUES BAUDUIN BAILLI DUDIT BRUCAMPS PRESENTS
NOTAIRES ROYAUX AUDIT AMIENS A QUOI LES DITES PARTIES SE SONT OBLIGES
PAR LEUR FOI ET SERMENTS ET TOUS LES BIENS ET HERITAGES DU
DIT SEIGNEUR DE MOREUIL ET POUR LE REGARD DES MARGUILLIERS
DE TOUS LES BIENS REVENUS ET TEMPOREL DE LA DITE EGLISE ET
PAROISSE DE DIEU ET St MARTIN DUDIT BRUCAMPS
Transcription établie par Jacques Fouré
HESCAMPS-SOUPLICOURT: plaque gravée pour des messes à perpétuité
Hescamps-Souplicourt
Par acte notarié, passé devant Me Houpin, notaire à Lignières en 1624, Jean Tranel, frère de la Congrégation de la mission et son frère Louis Tranel, lieutenant d’une Compagnie d’invalides donnent deux journaux de terre pour douze messes par an, avec le « de profundis » pour le repos de leurs âmes.
Voilà le résumé inscrit dans la pierre incrustée dans le mur de l’église de Souplicourt. Ce texte authentique nous parvient presque quatre siècles après. Les fermages des deux journaux de terre auront peut être servi à dire des messes jusqu’à la Révolution. Et puis la vente des biens nationaux a remis les deux journaux dans le circuit faisant peu de cas de la perpétuité. Cette inscription dans la pierre met en exergue le côté dérisoire d’un souhait posthume qui n’aura été exécuté que très peu de temps.
ESTOUILLY (commune de HAM): une belle histoire d'amour gravée dans le marbre de l'église Saint-Médard. Merci à Bertrand Vermander
HORNOY-LE-BOURG: Monument funéraire à l'intérieur de l'église Notre-Dame en mémoire de la comtesse d'Hornoy, marquise de Florian, nièce de Voltaire. Ce monument a été classé en 1985
AMIENS: le square Pierre-Marie Saguez abrite des sépultures mérovingiennes
Dans le cimetière de Marcelcave, en 1936, lors de terrassements, on a mis à jour des sarcophages mérovingiens qui ont été installés en plein centre de la ville d'Amiens.
Sur les plans de Pierre Ansart, la ville a aménagé en 1938 un square sur l'ancien couvent des Cordeliers, proche de l'église Saint-Rémi. Ce square porte le nom de Pierre-Marie Saguez, décédé à l'âge de 18 ans après avoir été un archéologue reconnu.
AMIENS-LA MADELEINE: l'écureuil est l'animal fétiche de ce cimetière romantique
LONGAVESNES: plaque funéraire dans l'église
Epitaphe:
Icy git le corps de Noble Dame Madame Françoise Catherine de Martinon, épouse de Messire Dominique François de Barelier chevalier seigneur de Saucourt lieutenant des gardes du corps de Feu son altesse royale Monseigneur le Duc d'Orléans, frère unique du Feu Roy Louis XIV, laquelle décéda le 23 septembre 1734 Requiescat in pace - Amen.
L'art-déco dans le portail des cimetières: Lamotte-Warfusée (2) et Templeux-la-Fosse
Une pierre tombale gravée au trait au Prieuré de Moreaucourt (entre l'Etoile et Flixecourt) à identifier
EU (76) Une légère incursion en Seine-Maritime. Les cénotaphes en hommage à Catherine de Clèves et à Henri de Guise dans la chapelle de l'ancien collège des Jésuites.
Sur chaque cénotaphe, ont été sculptés deux bas-reliefs en marbre blanc. Les photos du haut représentent les scènes de combat. Les photos du bas sont une évocation de la mort.
Les sculpteurs sont: Germain Gissey et Barthélémy Trembley, puis Simon et Nicolas Guillain.
ABBEVILLE-COLLEGIALE SAINT-VULFRAN: l'enfant aux bulles de savon par François Cressent
Abbeville-Collégiale Saint-Vulfran
Epitaphe de Gabriel Briet
Un enfant appuyé sur un crâne fait des bulles de savon qui sont le reflet de notre courte existence.
Cette sculpture est une œuvre de François Cressent comme l’a démontré Jacques Foucart dans le Bulletin de la Société d’Emulation d’Abbeville de 1994, p. 483
IGNAUCOURT: insolite, les fonts baptismaux de l'ancienne église servent de socle à la croix du cimetière
BECQUINCOURT: Plaque funéraire du 16e siècle retrouvée dans l'église détruite lors du premier conflit mondial. La traduction est effectuée par Hervé Bennezon, historien
Fondation de messes perpétuelles pour le salut d’un couple de riches laboureurs du Santerre à Becquincourt. XVIe siècle
Robert Lemaistre et Jehen[n]e Maricourt, sa fem[m]e, jad[is] bo[n]s
laboriers habita[nt]s de ceste ville ont chea[n]s fo[n]dés trois
obis anuelz de XV S[ou]z t[ournoi]z de re[n]te p[er]pétuelle bu assigné et fo[n]dée
[p]lus troiz journ[aux] de terre ten[us] en fief du chasteau et [lean ?]
en ce p[rése]nt terroy[r] chéans de boulz et tena[n]s assesdectes
Desquelz leg a [é]té perceupt VI S[ou]z t[ournoi]z ch[ac]un an po[u]r fraiz desd[its] ob[its].
Et le curé […] z eu les dévocia[n]t et célébra[n]t à [tou]jours députez
Le p[re]mier jeudi prochai[n] ap[re]z le sai[n]ct Denys qui fut le trespaz de
Ladessusdicte en l’an M[il] CCCCC LXX IIII, le seco[n]d le jeudi ap[re]z
le dey [abréviation à définir] Caresme, le dernier le seco[n]d jour de mai qui fut le
trespaz du dessusd[ict] e[n l’an M[il] CCCCC LIX. Priés Dieu pour eux.
Elogio et niuclaros laudabo parentes
Ennuilaquos bere gloria laudis alit
Sacproba vita deo pietas sua cognita mu[n]do
Epigram[m]a
Quid refera[n]geltis res patet ipta hus
[…. ?] lector meritos optabis honores
[….….. ?] altra poli.
Au cimetière de Warlus
Au milieu du cimetière, sur les murs de l'église Saint-Apre, classée Monument Historique. A droite, se trouve ce bas-relief (0,90m x 0,60 m) représentant la scène du Calvaire. Le Christ est accompagné sur la droite de la Vierge et d'un donateur et à gauche de Saint-Jean avec la donatrice. Il s'agit d'un ex-voto du 16e siècle.
Source: La Picardie Monumentale et Historique du Vimeu: p.414
Dans ce cimetière de Warlus, se trouve la tombe de la famille du Maréchal Leclerc, proche du Village de Tailly l'Arbre à mouches où il n'y a pas de cimetière.
Au cimetière de Camon
NOUVION EN PONTHIEU
Près de l'église de Nouvion entourée de son cimetière, ce parvis honore l'un de nos héros: le général Leclerc de Hauteclocque. Gageons que ce mémorial reçoive bientôt une restauration.
Merci à Rémy Godbert
BOUVINCOURT-EN-Vermandois: mourir centenaire était une chose rare, en 1889
Dans le cimetière de Woirel, cette sépulture avec fleur de lis sans autre épitaphe- Photo: Rémy Godbert
Deux monuments funéraires dans l'église d'Hénencourt- Photos de Rémy Godbert
Hénencourt :
Deux monuments funéraires sont placés dans l’église du village dédiée à Saint-Maclou.
Sur le premier monument, les seigneurs du lieu adressent leurs prières à une Vierge de Pitié.
C’est le tombeau d’Antoine de Lameth (décédé en 1494) et de Jacqueline de Hénencourt son épouse. Ce monument était à l’origine dans le cimetière Saint-Denis d’Amiens où la famille de Lameth avait une sépulture.
La Vierge de Pitié se trouve sur le côté de la scène. Les défunts accompagnés de leurs enfants sont agenouillés l’un derrière l’autre et non plus en vis-à-vis et de part et d’autre de la Vierge. Le mont du Golgotha est représenté en arrière-plan avec les trois croix du Calvaire qui se détachent dans un ciel crépusculaire de circonstance.
Dans la même église d’Hénencourt, on peut voir un autre tombeau avec une composition similaire, celui de Jacques de Lameth, décédé, en 1541.
Une chapelle, nous dit Pagès, fondée par Adrien de Hénencourt, doyen du chapitre de la cathédrale d’Amiens, s’élèvait dans un angle du cloitre du cimetière Saint-Denis. Un des neveux du chanoine, Philippe de Lameth était inhumé dans cette chapelle.
Ces deux bas-reliefs funéraires sont classés depuis 1985.
« La Vierge de Pitié dans le département de la Somme », par Christine Debrie, bull SAP, 2° tr 1977, p.102
« Nicolas Blasset » par Christine Debrie, p.232, notes en bas de page.
Manuscrits de Pagès, tome 1, p.145 et Mérimée
BAVELINCOURT: une pierre tombale isolée dans un bosquet. Photo de Rémy Godbert
Bavelincourt
Cette croix pattée est sculptée sur une dalle funéraire en grès, dressée verticalement dans un bosquet. A cet endroit, la foudre dit-on a tué une personne.
Trois figures géométriques dessinnées sur la croix ont valeur de symbole.
-le carré placé dans le croisillon est la base de toute construction, en l’occurrence, celle de la vie du défunt
-les petits ronds placés sous les bras de la croix nous rappellent qu’avec le cercle, il n’y a ni début, ni fin. L'éternité en quelque sorte.
Le triangle équilatéral placé sur le fût est le symbole de la Trinité.