---MONUMENTS DE LA PAIX---
------EN PAYS DE SOMME------
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Au lendemain de la première guerre mondiale, chaque commune française élève un monument aux morts. De la simple plaque pour les petites communes à l' édifice majestueux pour les villes, en passant par la stèle ou l'obélisque basiques pour d'autres municipalités, ces monuments sont alors le plus souvent dotés de statues représentant le « poilu » avec son fusil ou d'allégories martiales et patriotiques accompagnées de formules guerrières.
Un siècle après, ces monuments font toujours l’objet de cérémonies patriotiques, mais les discours prononcés évoquent de plus en plus le mot PAIX.
Il nous a semblé intéressant de recenser dans notre département les monuments et les stèles qui mettent d’abord en avant ce mot sacré : «La PAIX». Conservons précieusement notre devoir de mémoire mais souhaitons que les prochains monuments qui seront remplacés ou érigés soient consacrés uniquement à la PAIX.
Au cimetière de Bellancourt
En lettres d'or, gravées dans le marbre, une plaque discrète fixée sur le mur en brique du cimetière rend hommage aux victimes de toutes les guerres
Bray-les-Mareuil
Ce monument a été érigé grâce à l'initiative du recteur Robert Mallet sur un terrain proche de sa propriété.
Il rend hommage aux soldats français, anglais et allemands qui sont tombés à Bray-les-Mareuil, entre le 20 mai et le 5 juin 1940.
"Que leur sacrifice nous enseigne à défendre ensemble la patrie de la Vie".Robert Mallet
Le monument de Devise, petite commune du canton de Ham, représente Mlle Agasse, institutrice du village de 1910 à 1934 et qui s’était illustrée pendant la première guerre mondiale. Elle reçut pour cela la médaille de la Reconnaissance française avec la citation : "a pris en l'absence du maire et de l'adjoint, la direction des affaires avec le plus grand courage, le ravitaillement des habitants qu'elle a su, en toutes circonstances, protéger contre les exigences et la vexation de l'envahisseur." Le sculpteur nous la montre brandissant le mot "PAIX".
Huppy
Ce monument de la PAIX serait-il un paradoxe puisqu’il commémore d’abord un conflit, des violences, des victimes ? Non. Il exprime une troisième forme de pacification, parce que la cruauté de l’épreuve, de part et d’autre, le sacrifice de tant de vies ne doivent pas être oubliés : il faut au contraire se les remettre en mémoire, et les rappeler aux jeunes générations pour écarter et récuser les risques de leur répétition. Il faut que ceux qui ont participé à l’action guerrière, les adversaires survivants, se réunissent pour se souvenir ensemble et fassent le serment de ne plus condamner leurs enfants aux massacres des rivalités et des conquêtes vaines. Il faut transformer les fausses raisons de haine en vraies raisons de solidarité. C’est le même sentiment du souvenir à perpétuer qui nous impose, à nous tous, de ne pas oublier les holocaustes du racisme pour les bannir à jamais, non seulement du faisable, mais du pensable.
Au moment, où l’on commémore le centième anniversaire de la première guerre mondiale, nous nous sommes attardés sur le monument d’Huppy, inauguré le 2 juin 1990, parce qu’il est un des rares monuments en Picardie, où figurent symboliquement les casques, français, anglais et allemand. De chaque côté du monument, les phrases du général de Gaulle et du chancelier Konrad Adénauer mettent en exergue les mots PAIX et RÉCONCILIATION.
La conclusion appartient au grand humaniste, le recteur Robert Mallet: "La Paix entre les peuples que l’Histoire a vu s’affronter se fait grâce à des souvenirs qui s’estompent, grâce au temps qui passe, mais aussi par la force des espérances qui s’affirment, par celle du temps qui s’annonce".
Source: bulletin de la SEA, 1991
Le monument aux Morts de Péronne
Inauguré en 1926, le monument aux morts de Péronne est l’œuvre des sculpteurs Paul Auban pour la statue et de Paul Theunissen pour les bas-reliefs.
Il représente une mère qui hurle sa douleur, penchée sur le corps de son fils tué au combat.
Le monument de Péronne est considéré comme pacifiste. Cette femme avec son poing vengeur est devenue le symbole de la Picardie maudissant la guerre.
Vaux-en-Amiénois
(Canton de Villers-Bocage)
Sans doute le monument le plus explicite en faveur de la Paix !
Fixée sur le mur de l'église, sous le traditionnel monument aux morts de la commune, cette plaque de marbre avec sa colombe de la Paix interpelle le passant:
"Toi qui passes
et qui regardes
Tu refuseras à jamais
l'atrocité du combat".
Bouttencourt
Sur ce monument, nous n'avons retenu que le mot "PAX" gravé dans le marbre. Puisse-t-il être gravé un jour sur tous les monuments !
Sans doute le monument commémoratif qui célèbre un des traités de PAIX les plus anciens. La pierre historique se trouve près de la collégiale de Picquigny.