CROIX ET CALVAIRES en Pays de Somme (suite)

La croix en bois de Jumel risquait de disparaitre, elle a réintégré l'église d'Ailly-sur-Noye au début des années 2000.

Eglise d'Ailly-sur-Noye
Eglise d'Ailly-sur-Noye

Le calvaire dédié à Saint-Martin près de l'église de Mers-Les-Bains

Mers-les-Bains
Mers-les-Bains
Mers-les-Bains
Mers-les-Bains

Cette croix en béton coulé représente Saint-Martin : elle se situe près de l’église, patron de la paroisse. Elle remplace une ancienne croix détruite lors de l’occupation allemande en 1942 et fut rétablie en 1999 par les Compagnons de St-Martin. Ces derniers ont fait appel à Madame Cotelle-Cléré, déjà connue pour ses sculptures sur la célèbre statue de Notre-Dame de la Falaise, à quelques pas de là.

MAILLY-MAILLET-BEAUSSART: dans la petite église de Beaussart, un artiste local au nom de DELURY a signé cette sculpture en bois en 1958

Eglise de Beaussart-commune de Mailly-Maillet
Eglise de Beaussart-commune de Mailly-Maillet

BOISRAULT (Hornoy): la belle croix tétramorphe dans l'église Saint-Martin

De gauche à droite:

La croix devant le tabernacle, les symboles du jour et de la nuit avec le soleil et la lune et dans un quadrilobe: saint Matthieu (le visage de l'enfant), saint Marc (le lion), saint Jean (l'aigle), saint Luc (le bœuf) et le socle très ouvragé.

Une simple croix en fer forgé pour nous rappeler le tragique destin de Sylla ALLART

BARLY-  La croix de Sylla ALLART

Cette croix en fer forgé, toujours en place en 2022 va nous permettre de vous raconter l’histoire de Sylla Allart, décédé en 1886 à l’âge de 28 ans.  Elle est implantée à l’endroit précis où a lieu l’accident. La charrette que conduisait Sylla Allart emmenée par un cheval impétueux s’est renversée et a provoqué la mort de son conducteur. 

Sylla Allart avait épousé Marie-Caullier en 1881. Cinq ans après leur mariage, nous sommes en 1886 et cette année sera tragique pour les deux époux. D’abord, Marie décède le 22 avril et Sylla, six mois après. Le couple laisse deux enfants orphelins, Fernand et Marius, âgés respectivement de 4 ans et 16 mois, qui sont recueillis par la famille. Fernand Allart sera maire de Barly pendant plus de 40 ans. Sa fille Ghislaine Allart épousera Ernest Reptin en 1925, qui deviendra à son tour maire de Barly, puis sénateur de la Somme. Ghislaine et Ernest auront un fils, Serge Reptin qui reprendra la ferme familiale et qui épousera Anne-Marie Guidée, fille de l’architecte, Jean Guidée. De cette union entre Serge et Anne-Marie, naîtront cinq garçons et c’est l’aîné de ces arrières arrières petits enfants, Bruno Reptin qui, en juillet 2022, a restauré la croix de fer de son aïeul pour que l’on continue à se souvenir de Sylla Allart.

La croix du cimetière d'AIZECOURT-LE-HAUT avec en guise de socle un chapiteau du 13e siècle provenant de l'abbaye de Mont-Saint-Quentin- Photos: Jean Peuvion

Eglise d'IRLES reconstruite entre les deux guerres.            Le christ byzantin  est inscrit dans une simple croix pour un double message

Christ byzantin dans l'église d'Irles
Christ byzantin dans l'église d'Irles

SOREL-EN-VIMEU: une croix en silex sur la façade de l'église

Façade de l'église de Sorel-en-Vimeu
Façade de l'église de Sorel-en-Vimeu

SEPTOUTRE (GRIVESNES): une élégante croix en fer forgé, œuvre d'un forgeron talentueux

Septoutre: commune de Grivesnes
Septoutre: commune de Grivesnes

GRATTEPANCHE: une croix mystérieuse qui n'a laissé aucune trace dans les archives

La croix en pierre de Grattepanche
La croix en pierre de Grattepanche
Le croisillon en fer a remplacé le croisillon en pierre
Le croisillon en fer a remplacé le croisillon en pierre

DRESLINCOURT (commune de Curchy-Dreslincourt): la croix romane

La croix romane de Dreslincourt ( Curchy-Dreslincourt)
La croix romane de Dreslincourt ( Curchy-Dreslincourt)

La croix romane de Curchy-Dreslincourt

Sur le plan archéologique, la croix est exceptionnelle. Elle est taillée dans un seul morceau de pierre calcaire, qui a selon toutes les apparences plusieurs siècles d’existence. C’est une croix grecque dont les bras sont très peu saillants et dont le fût est couvert de rainures.

Le croisillon supporte une niche auréolée d’un cercle de pierre qui a dû recevoir une image de la Vierge.

Certains auteurs veulent qu’elle soit un menhir que la religion chrétienne aurait transformée en croix ; d’autres la regardent comme un souvenir placé sur la tombe des soldats tués dans une grande bataille qui a valu à la forêt voisine, le nom de « Bois des Meurdris » ; enfin, d’autres la considèrent comme une limite de territoire ou de juridiction

 

La Picardie Monumentale et Historique, tome 2, arrondissement de Montdidier, p. 162

BOURDON

Bourdon- Composition de Jacques Fouré
Bourdon- Composition de Jacques Fouré
Bourdon- Composition de Jacques Fouré
Bourdon- Composition de Jacques Fouré

Bourdon

Datée de 1644, cette croix en pierre présente d’un côté l’image très naïve du Christ et de l’autre celle de la Sainte-Vierge. Le croisillon abattu pendant la Révolution, fut ramassé par un particulier, puis remis en place.

 

Cette croix selon l’abbé Jumel, est située sur les lieux  d’un duel qui opposa autrefois  deux seigneurs du pays. Elle marque l’endroit où expira un des combattants.

Pâques 2021: une descente de croix dans l'église du MESNIL (commune de Mesnil-Martinsart) signée du peintre Lucien Jonas

Eglise de Mesnil-Martinsart:  admirable fresque de Lucien Jonas avec le Christ en filigrane sur la croix
Eglise de Mesnil-Martinsart: admirable fresque de Lucien Jonas avec le Christ en filigrane sur la croix

Une toile d'Ernest Cracco dans l'église de BRACHES en guise de Monument aux Morts

BRACHES: Une toile d'Ernest Cracco, peintre belge né à Mouscron
BRACHES: Une toile d'Ernest Cracco, peintre belge né à Mouscron

La croix de l'église de Ste Radegonde (PERONNE)

Une croix du 17e siècle dans l'église Sainte-Radegonde de Péronne
Une croix du 17e siècle dans l'église Sainte-Radegonde de Péronne
Après avoir été retrouvée dans les décombres de l'ancienne église, la croix restaurée par le sculpteur parisien: Alphonse Fivet
Après avoir été retrouvée dans les décombres de l'ancienne église, la croix restaurée par le sculpteur parisien: Alphonse Fivet

Le calvaire du Bosquel par Raymond COUVEGNES

Une œuvre de Raymond Couvègnes au Bosquel
Une œuvre de Raymond Couvègnes au Bosquel

Marie, Jésus et Jean par Raymond Couvègnes

La croix de CASTEL

La croix de Castel: côté de la Vierge à l'Enfant
La croix de Castel: côté de la Vierge à l'Enfant
La croix de Castel: côté du Christ
La croix de Castel: côté du Christ

Castel, petit village d’une centaine d’habitants était situé sur la ligne de front lors de la Grande Guerre. Il a été presque entièrement détruit, notamment son église et une belle croix en pierre du 15e siècle. La Picardie Monumentale et Historique (Arrondissement de Montdidier) publie une photo de cette croix avant sa destruction. Cela a permis, en 1936, de la restaurer à l’identique.

 

A cette date, Pierre Ansart, qui était déjà intervenu pour la décoration intérieure de l’église, est chargé par la commune de cette restauration. Il demande à son fils Gérard de fournir un dessin complet de cette croix : croisillon et socle. La sculpture du croisillon, la Vierge et le Christ, est confiée à Auguste Carvin et celle du socle faite d’un château fort à André Morel, qui a son atelier, rue Voiture à Amiens. Marcel Sueur, marbrier dans la même ville, fournit l’ensemble des matériaux. 

Ainsi une nouvelle croix de pierre, entièrement financée par les dommages de guerre, réapparait en 1938.Le petit village de Castel a été rattaché à Moreuil, en 1964.

Source ; archives départementales, cote 99O1073 

Le croisillon de Castel
Le croisillon de Castel
Le croisillon de Castel
Le croisillon de Castel

VRON: croix en fer forgé avec un christ en cuivre repoussé d'Alberte REBOUD-THIRIET (1950)

Eglise de Vron: croix en fer forgé et christ en cuivre peint
Eglise de Vron: croix en fer forgé et christ en cuivre peint

Bouttencourt-Ansennes

Bouttencourt- hameau d'Ansennes- Photo André Bayart
Bouttencourt- hameau d'Ansennes- Photo André Bayart

La croix d’Ansennes (commune de Bouttencourt)

Il y a très longtemps, à quelques mètres de la croix, une petite fille est tombée dans l’eau de la Bresle. Sans le secours d'un passant, elle se serait noyée. Très ému et très croyant , le père qui tient à remercier le Ciel, érige cette croix de bois. Plusieurs années passent et le fait divers se transmet par voie orale de génération en génération. Puis un jour, le christ en bois est volé. Antoine Dubois offre un christ en fonte destiné à remplacer le christ volé. Celui-ci vient d'être fixé sur une nouvelle croix en chêne en cette année 2020.

Source: André Bayart, maire de Bouttencourt

Eglise d'Heudicourt: rare Christ en cuivre

Christ en cuivre dans l'église d'Heudicourt
Christ en cuivre dans l'église d'Heudicourt

SAINTE-SEGRÉE : une croix en pierre pour se souvenir

Sainte-Segrée- Sur le socle, cette inscription: "Au Ciel- 1885"
Sainte-Segrée- Sur le socle, cette inscription: "Au Ciel- 1885"

Sur le bord de la route qui nous conduit de Sainte-Segrée à Thieulloy-la-Ville, se trouve depuis 1885, cette croix en pierre, dont le fut et la traverse imitent l'écorce du tilleul.

Cette croix rappelle le souvenir de monsieur Maurice du Passage, décédé à cet endroit pendant qu'il donnait des instructions à ses bûcherons.

FOURCIGNY:  une jolie croix double avec volutes et fleurons et un socle imposant en fer forgé

Fourcigny 

La croix double de Fourcigny a son fût et sa traverse faits de deux montants parallèles qui forment deux rectangles, l’un horizontal et l’autre vertical. L’intersection du fût et de la traverse dessine un carré dans lequel le forgeron a inscrit la colombe du Saint-Esprit avec autour la couronne d'épines du Christ posée lors de son procès devant Ponce Pilate.

Chaque quadrant a reçu outre les rayons de la petite gloire, une flèche entourée de volutes qui rappelle celle du soldat romain transperçant le corps du Christ.

Le socle imposant, vieux de plus d’un siècle, entièrement en fer forgé, est l'œuvre d'un artisan talentueux.

Un tableau de la Crucifixion du 16e siècle dans la chapelle de Monflières (Bellancourt)

Tableau du 16e siècle dans la chapelle de Monflières (Bellancourt)
Tableau du 16e siècle dans la chapelle de Monflières (Bellancourt)

Ce tableau de la Crucifixion du 16e siècle se trouve dans la chapelle de Monflières, commune de Bellancourt près d’Abbeville. Voici un résumé de sa description minutieusement décrite par Emile Delignière dans le tome 8 des bulletins de la SEA, p.431.

 

La composition de ce tableau peint sur bois est classique. Le Christ au centre du tableau a la tête entourée d’un nimbe rayonnant. Au fond du tableau, on devine Jérusalem, la cité sainte avec ses murailles et ses tours. 

Au premier plan se trouvent les trois personnages que l’on retrouve dans chaque crucifixion: 

  • Marie-Madeleine, agenouillée à droite du Christ (pour le spectateur), est vêtue d’une robe verte et d’un manteau rose.

  • Les yeux baissés de la Vierge  témoignent de sa grande souffrance. Sa tête repose sur l’épaule de saint Jean. Vêtu d’une longue tunique blanche et d’un manteau de pourpre,  Jean a  le visage toujours imberbe et expressif.

 

La présence des autres personnages n’est pas habituelle dans une crucifixion. 

  • Saint Pierre est à côté de Jean. Il a l’allure d’un homme à l’âge respectable, drapé dans un ample manteau jaune

 

Revenons sur la gauche du tableau. Un centurion romain, appelé Longin, s’apprête sur son cheval à transpercer de sa lance le corps du Christ. Près de lui, se trouve un évêque qui pourrait être saint Nicolas ou saint Firmin. 

Les personnages agenouillés, à gauche comme à droite représentent les donateurs. A gauche, se trouve Nicolas de Maupin, seigneur de la Bouvaque, maïeur d’Abbeville, en 1502. A droite, figure, Pierrine du Four. Ces deux personnages ont leurs mains jointes sur leur prie-Dieu où figurent leurs blasons.

La jolie croix en fer forgé du clocher de BARLEUX est descendue à l'intérieur de l'église entre deux stations du chemin de croix d'Henri Bouchard

La croix du clocher, qui menaçait de s'effondrer, est maintenant protégée à l'intérieur de l'église
La croix du clocher, qui menaçait de s'effondrer, est maintenant protégée à l'intérieur de l'église

Bouillancourt-la-Bataille

La croix de Bouillancourt la Bataille
La croix de Bouillancourt la Bataille
Plan réalisé par Louis Duthoit en 1930 (Archives de la famille Duthoit)
Plan réalisé par Louis Duthoit en 1930 (Archives de la famille Duthoit)

Bouillancourt la Bataille

Nous devons cette croix de pierre du 17e siècle à la famille de Gouffier, propriétaire de la seigneurie de Bouillancourt. A l’origine, elle se trouvait dans le cimetière qui entoure l’église et a peut-être été protégée pendant la Révolution pour être réédifiée ensuite sur son emplacement actuel.

Si le socle en pierre est resté en l’état, le fût et son croisillon en pierre ont disparu lors de la bataille de 1918. Louis Duthoit est chargé par la commune de dresser une nouvelle croix identique à l’ancienne. Au centre du croisillon, était prévue la mention : IHS, (Iesus Hominum Salvator, Jésus Sauveur des Hommes) que le sculpteur a remplacée par un simple christ. Le chapiteau, quant à lui, a gardé les feuilles de chêne dessinées par l'architecte.

HOMBLEUX

Une croix de tombe dans le cimetière d'Hombleux
Une croix de tombe dans le cimetière d'Hombleux

CHAMPIEN

Champien

Depuis combien de temps est là cette grande colonne de pierre, peut être une croix de tombe, devenue la croix du cimetière? Croix oubliée qui s'élance dans notre grand ciel de Picardie, majestueuse, nourrissant la foi des croyants et provoquant l'admiration des autres?

FRESNES-MAZANCOURT: deux belles croix de chemin

Les croix en fer forgé de Fresnes-Mazancourt 

 

Les croix de chemin de Fresnes-Mazancourt sont devenues la propriété de la commune après la séparation de l’Eglise et de l’Etat, en 1905. Détruites pendant la première guerre mondiale, leur valeur a été incluse dans les dommages de guerre. 

En 1925, la commune confie la maitrise d’ouvrage de la reconstruction de l’église à l’architecte, Louis Duthoit, petit fils d’Aimé Duthoit. Mais les travaux ne démarrent pas tout de suite, et en 1928, Robert, le fils de Louis Duthoit qui travaille dans le cabinet de son père prend en charge le dossier et à partir de cette date, signe tous les plans. 

En 1932, une somme de 7700 francs est allouée pour le calvaire du cimetière et les deux croix de chemin. Seules ces deux dernières ont été érigées. Dessinées par Robert Duthoit, elles ont été réalisées par Jean Riva, artisan à Berny-en-Santerre.

Dessin signé par Robert Duthoit
Dessin signé par Robert Duthoit
Dessin signé par Robert Duthoit
Dessin signé par Robert Duthoit

Croix en fer sur la route de Berny-en-Santerre
Croix en fer sur la route de Berny-en-Santerre
Gros plan sur le croisillon de la croix sur la route de Berny-en-Santerre
Gros plan sur le croisillon de la croix sur la route de Berny-en-Santerre

La première croix de chemin, à la sortie du village sur la route de Genermont, présente un fût et une traverse double. Le cercle du croisillon est également double et dans chaque quadrant s’inscrit une spirale de fer, qui renvoie à l'ordre cosmique du soleil ou du déclin du jour. 

La croix de fer à la sortie du village en direction de Genermont
La croix de fer à la sortie du village en direction de Genermont
Gros plan sur le croisillon de la croix de Genermont
Gros plan sur le croisillon de la croix de Genermont

 La deuxième croix, sur la route de Berny-en-Santerre, comporte aussi un fût et une traverse, qui contiennent une croix en fer,  soutenue par un élégant socle toujours en fer forgé. Le croisillon est entouré d'un triple cercle de fer, d'où sortent des pointes qui évoquent la couronne du Christ.

DOUDELAINVILLE

Croix de chemin mise à l'abri dans l'église
Croix de chemin mise à l'abri dans l'église

La croix de chemin en fer forgé, vieille de plus de deux siècles, a réintégré les murs de l'église de Doudelainville.

Les grands fleurons, sous la forme de fleurs de lis, fixés aux extrémités de la croix nous donnent son époque: le 18e siècle.

MOLLIENS-AU-BOIS

La "Croix du Bâton" devant l'église de Molliens-au-Bois- Ph: Gilbert Delbrayelle
La "Croix du Bâton" devant l'église de Molliens-au-Bois- Ph: Gilbert Delbrayelle

 Molliens-au-Bois

 

La croix du bâton

 

En 1821, des jeunes gens de Molliens-au-Bois auraient un soir rossé le curé de la paroisse à coups de bâton, le laissant pour mort sur la route de Saint-Gratien.

Un an après, l’instigateur de cette forfaiture, Jean-Baptiste Sanier, dit Bâton, a été retrouvé mort à l’endroit précis où cette correction avait été infligée au curé. A cet endroit, les habitants du village ont élevé une croix  en grès appelée « la Croix du Bâton » sur laquelle est gravée au centre du croisillon, la date de 1822, recouverte aujourd’hui par des lichens. 

Cette croix existe toujours en 2019, mais elle a quitté son emplacement d’origine pour être transportée devant l’église, en avril 1980.

Source : « la revue du Pays des Coudriers, N°1, octobre 1990