ÉVOCATIONS DU PASSÉ SUR LES PLACES PUBLIQUES ET LES RUES DE NOS VILLAGES
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Évocations du Passé
Dans tous nos villages du Pays de Somme on trouve une place sur laquelle est souvent érigée la Mairie. Près de la Mairie, l’église, le monument aux morts, une école et maintenant un abribus viennent parachever le décor. Beaucoup de communes ont transformé tous les espaces disponibles en pelouses.
Depuis une vingtaine d’années, le vieux matériel des agriculteurs (charrue, semoir, chariot et broyeur) a fait son apparition sur ces pelouses qui sont devenues des musées en plein air.
On a également sorti de sa remise, l'antique pompe à incendie, installé une vieille balance dans un rond-point à Oisemont, un pressoir à pommes à Demuin, une baratte à beurre sur l’ancien cimetière à Feuquières-en-Vimeu, les métiers à tisser désaffectés de l’ancienne usine d’Allery, une bicyclette des années 1930 sur les trottoirs herbeux de Mailly-Maillet... et la liste est loin d'être exhaustive.
Voici une manière d’évoquer le passé dans ces villages où les commerces et les entreprises artisanales ont disparu. Le monde a changé, l'agriculture également. Est-ce un bien ou un mal ? C'est un vaste débat. Nous ne pouvons que saluer l'effort des municipalités et des particuliers, qui mettent en valeur ces outils du passé, et permettent ainsi qu'on n'oublie pas les savoir-faire et les coutumes de nos aïeux. Nostalgie ? sans doute, mais nostalgie salutaire et éducative.
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1-ABREUVOIR
Lamotte-Brebière
Sur le chemin de halage qui borde le fleuve Somme de la première écluse de Saint-Simon (Aisne) jusqu’à Saint-Valery-sur-Somme, nous n’avons rencontré qu’un seul abreuvoir, vieux de plus d’un siècle. Il servait à faire boire les chevaux employés pour le halage des péniches. Ses anneaux de fer sont toujours incrustés
dans la pierre. Aujourd'hui, il sert de bac à fleurs ou de barbecue pour des promeneurs sans scrupule.
2-CABANES DE BERGER
LIOMER
La fête du « déparquage » est l’occasion de ressortir la vieille cabane du berger
Le « déparquage » se résume en quelques mots. Ils’agit de l’action de sortir de leur parc les moutons au début du mois de novembre après plusieurs mois dans des pâtures sur les hauteurs de la commune.
Il y a plusieurs décennies déjà, leur arrivée dans le centre du village avant de rejoindre leurs bergeries était un moment convivial et de fête qu’aucun habitant n’aurait manqué. Moments festifs mais également commerciaux avec la
présence déjà à l’époque de nombreux commerçants et artisans.
« Le Réveil de Neufchâtel, novembre 2015 »
Grébault-Mesnil
Les cabanes de berger sont devenues très rares. Il en existe encore quelques unes dans des propriétés privées qui servent de pigeonniers ou de roulotte. Celle de Grébault-Mesnil, visible de la
route est à l'abandon.
3-BARRIQUES
Il y a les pressoirs assez nombreux, et voilà maintenant la barrique à cidre, sur la place d'Estrées-les-Crécy.
4-VIEUX OUTILS DE LA FERME D'AUTREFOIS
Les chaumières disposaient d’une échelle et d'un crochet de ce type fixés sur la façade à l'abri, sous la saillie du toit pour être toujours prêt à intervenir sur la couverture en particulier pour des départs de feu. Le crochet servait à arracher le chaume pour stopper la propagation du feu.
Communication de Florian Carpentier
Cet outil fabriqué par le cultivateur a été détourné de son usage. Le crochet au bout d'un long manche peut aussi servir à faire descendre une branche haute pour cueillir les fruits.
A gauche: un releveur de faucheuse-lieuse ou de moissonneuse-lieuse. Il sert à délimiter la partie du champ que fauche la machine.
Un semoir à main.
Les sangles de cuir servent de bretelles pour porter le semoir sur le ventre. Le semeur prend le grain ou l'engrais dans ce bac et le lance d'un geste semi-circulaire et régulier, "le geste auguste du semeur" de Victor Hugo
En haut du mur en torchis, on a fixé sur la faux traditionnelle un râteau qui facilite le ramassage des bottes ou des javelles, d’où le nom quelquefois utilisé de faux à javelier.
Sous la faux, on trouve une faucille, et à côté du clapier, une pompe à lisier utilisée également pour recueillir les eaux usées.
5-ÉVOCATIONS DE FAITS HISTORIQUES
Saint-Valery-sur-Somme: cette plaque (1) a été fixée sur le grenier à sel de St-Valery, à la fin du 19e siècle par la Société des Antiquaires de Picardie
Au début du 10e siècle, le Ponthieu appartient à Édouard, roi d’Angleterre, qui désigne Guillaume, comme son héritier.
A la mort d’Édouard, Guillaume lève alors une armée et entreprend de récupérer les biens reçus par héritage. La flotte composée de 650 vaisseaux part des ports de Normandie et s’abrite, suite à une tempête, dans le port de Saint-Valery. Pour que cesse cette tempête, Guillaume demande une procession où sont portées en tête du cortège, les reliques de Saint-Valery. Et le miracle se produit, le beau temps revient. Guillaume peut alors lever les voiles pour conquérir l’Angleterre : nous sommes le 29 septembre 1066.
Source : Histoire de St-Valery par l’abbé Elisée Caron.
(1) Communication de Patrick Rollet: cette plaque est en zinc coulé et a été fabriquée en 1846, par les Ets Bouilliant à Paris (Bull
Monumental de 1847)
Nampty
Le petit train de Nampty, construit par Georges-Marie Duquesne, rappelle l’inauguration de la voie-ferrée Paris-Saint-Germain-en-Laye, le 24 août 1837, par la reine Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe.
Déclaration de guerre, le 3 août 1914, 77 ans après, le train emmènera les poilus qui déclaraient avec un optimisme aveugle : « Dans trois semaines, nous serons à Berlin». Ainsi commençait la plus grande tragédie de l'Histoire de l'humanité.
Nampty
Georges Guynemer (1894-1917) est un des plus célèbres pilotes de guerre français de la première guerre mondiale.
En novembre 1914, il s'engage comme élève mécanicien à Pau et reçoit son brevet de pilote, six mois après. Le jour de sa majorité, après plusieurs victoires, il reçoit la légion d’honneur des mains du Président Raymond Poincaré.
De juin 1916 à février 1917, il combat sur la Somme avec son avion "le Vieux Charles", et il prend le commandement de l’escadrille des Cigognes basée à Cachy.
Il meurt en combat aérien, le 11 septembre 1917 auréolé de 53 victoires : il allait avoir 23 ans, le 24 décembre 1917.
6-TRAVAILS À FERRER
Autrefois, le maréchal-ferrant ou le cultivateur utilisait le travail pour les chevaux difficiles et les bœufs récalcitrants qui n’acceptaient pas de rester debout sur trois pattes. Le travail est constitué par un assemblage de poutres, qui entrave l’animal et l’empêche de bouger. De nos jours, dans les haras et les centres d’équitation, le travail à ferrer a pris le nom de cage de contention.
Dans le département de la Somme, trois exemplaires de ces "travails" sont encore visibles au bord des rues principales de Fescamps, Monchy-Lagache et Omencourt (commune de Cressy-Omencourt).
7-CHARRUES: quand les vieilles charrues décorent le village
Charrues :
Ault (le Bois de Cise), Bouttencourt, Ham, Louvencourt, Molliens-Dreuil (Dreuil-les-Molliens), Omiécourt, Saisseval, Seux.
8-POMPES À INCENDIE
Condé-Folie
La pompe à bras prise de profil nous permet de mesurer l'impressionnante envergure de la machine.
En agrandissant la photo de droite, on constate que le fabricant SIFFAIT demeure à Abbeville...c'était en 1846.
Cavillon:
Une trés jolie pompe à bras restaurée à Cavillon.
Pompes à incendie
Aubigny, Authie, Belloy-St-Léonard; Berteaucourt-les-Thennes, Bezencourt (Hornoy), Canaples, Cardonnette, Cavillon, Cerisy-Gailly, Cocquerel, Croix-Moligneaux, Curlu, Fescamps, Fontaine-sous-Montdidier, Guyencourt-sur-Noye, Longuevillette; Méricourt-en-Vimeu, Molliens-au-Bois, Montagne-Fayel, Namps-au-Mont (Namps-Maisnil), Saisseval, Seux et Villers-sur-Authie.
9-PALONNIERS (TRANSSIEU: en patois picard du Vimeu)
10-MOISSONNEUSES-LIEUSES
La moissonneuse-lieuse de Bonnay, telle qu'elle a servi pour la dernière fois vers 1955.
On peut admirer aussi le mur en torchis avec ses lattes apparentes et son beau soubassement de brique pour une leçon de construction.
Les premières moissonneuses-lieuses font leur entrée dans le musée rural en plein air de nos campagnes à Hamicourt (commune de Tours-en-Vimeu).
11-CHARIOTS, CHARRETTES
Les charrettes fleuries de Picquigny
D'autres charrettes
Chariots et charrettes
Bouillancourt-sous-Miannay (Moyenneville), Bussus-Bussuel, Cambron, Huppy, Mareuil-Caubert, Miannay, Picquigny, Saint-Sauflieu et Tours-en-Vimeu.
12-BALANCES
13-BARATTES À BEURRE
BICYCLETTE
GRUGEOIR À BETTERAVES
MÉTIERS À TISSER
PRESSOIRS
SEMOIRS
WAGONNETS
Cappy:
Notre musée en plein air prend de l'ampleur avec ce wagonnet utilisé pour la carrière de pierre de Cappy.
Sorel-en-Vimeu
La commune a eu la bonne idée d'exposer ce wagonnet sur ses rails. Il est bon de rappeler aux habitants et à tous ceux qui traversent Sorel que ce petit village du canton d'Hallencourt, peuplé aujourd'hui de 256 habitants, extrayait au début du 20 siècle du phosphate. Ne pas oublier son passé permet de mieux construire l'avenir.
Heudicourt (canton de Roisel)
Au lendemain de la première guerre mondiale, commence dans l'est du département la reconstruction. Partout où l'argile est présent dans le sol, naissent des briqueteries. Celle d'Heudicourt a subsisté jusqu'en 1960.
Le wagonnet est un des souvenirs de cette briqueterie. Il servait à transporter l'argile et avait la particularité de posséder une benne articulée.
POMPE À ESSENCE
DÉCORATIONS
LE TOURNEBROCHE
Dans une ferme du Vimeu
Ce tournebroche fonctionne comme une horloge avec un contre-poids que l’on remonte et qui fait tourner le mécanisme. Sur la cheminée sont accrochées trois broches avec leur poulie. Une courroie d' entraînement reliait le tournebroche à la broche qui était posée sur des landiers au-dessus des braises.
VIEUX OUTILS ET VIEUX OBJETS DANS UNE FERME AMIÉNOISE
TRACTEUR
TANDER
GRUGEOIR
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