---------EPOUVANTAILS------------
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Photos de Gégé d'Oisemont
Soues
Les épouvantails sont rares maintenant et le petit village de Soues, près de
Picquigny, a su nous en montrer quelques-uns lors d’une exposition en juillet
dernier.
L’épouvantail que l’on appelle en picard, un épeutoère, est un mannequin composé d’une ossature en bois ou en fer et qui est habillé de loques ou de vieux vêtements.
Planté au milieu du jardin potager ou maraicher, il est là pour faire peur aux
oiseaux et les empêcher de manger les petites graines.
Voici quelques poésies trouvées sur la toile, qui ont toutes pour titre: "L'épouvantail"
L’épouvantail
Ils m’ont planté là comme un clou
Au beau milieu du champ de blé
Bras écartés sourcils froncés
Chapeau de paille sur le caillou
Je voulais être Pinocchio
Pour amuser petits et grands
Mais mon job est moins gratifiant
Je dois faire peur aux enfants
Epouvantail mais pas de bois
Bois dont on taille
Les cœurs durs et froids
Epouvantail mais trop sensible
Ce sale travail
Mission impossible
De moi les oiseaux n’ont plus peur
Je crois même qu’ils m’ont adopté
Avant de picorer tout le blé
Ils se blottissent contre mon cœur
La nuit je souris aux lucioles
Alors ceux qui m’avaient planté
M’ont arraché haché brûlé
J’étais trop tendre pour ces bestioles
Epouvantail mais pas de bois
Bois dont on taille
Les cœurs durs et froids
Epouvantail mais trop sensible
Ce sale travail
Mission impossible
Patrice Pichs
Il n’avait pas de tête
Mais portait un chapeau.
Il était à la fête
Au milieu des oiseaux.
Il avait de longs bras
Mais ne s’en servait pas.
Il n’avait pas de pieds
Mais chaussait des sabots.
Il était drôle et laid.
Moi, je le trouvais beau.
Le jour où le tonnerre
Le brisa en morceaux,
On vit pleurer la terre
Et pleurer les oiseaux.
Il n’avait pas de tête.
J’ai gardé le chapeau.
Pierre Coran
Les cheveux en bataille
Le corps en brin de paille
Vêtu d'un vieux chandail,
C'est l'épouvantail.
Il fait peur aux moineaux
Aux corneilles, aux corbeaux,
À tout oiseau qui piaille,
C'est l'épouvantail.
Est-ce que tu oserais
Le toucher, l'embrasser,
Le prendre par la taille,
Cet épouvantail ?
Corinne Albaut
Oh la merveilleuse vie crucifiée des épouvantails !
Leurs bras grands ouverts,
leur chapeau troué par les balles du soleil,
leur indifférence aux modes et aux déluges !
Christian Bobin