--SCULPTURES, VITRAUX et ---- --------TABLEAUX QUI SE--------- ---------RESSEMBLENT------------
Nous voulons avec cette page relever les sculptures, les vitraux, les tableaux et les éléments d'architecture qui se ressemblent. Les artistes sculpteurs n'ont pas toujours fait preuve de création et se sont quelquefois largement inspirés d'une œuvre existante. Il arrive aussi que le même projet , la même sculpture soit reproduite par l'artiste avec quelques modifications.
Eglise d'Ailly-sur-Noye: le geste de Saint-Martin Comparaison d'une sculpture avec le dessin d'un vitrail
La sculpture ci-dessus est l'œuvre du sculpteur Marceau Darras. Elle a été réalisée en 1928. L'artiste s'est largement inspiré du vitrail ci-contre, posé par un maître verrier, qui pourrait être Darquet.
Eglise de MARLERS: Charles Pipart, auteur du tableau de Saint-Clément pape daté de 1853 a pu s'inspirer de la statue du 18e siècle: chasuble, tiare et attributs sont semblables
Deux très belles statues de Jeanne d'Arc, l'une en plâtre et l'autre en marbre, exécutées par le même auteur avec quelques différences faciles à trouver.
Les deux Jeanne d'Arc du CROTOY, l'une en bronze sur le port et l'autre en plâtre à l'intérieur de l'église
"Jeanne d'Arc", à gauche, est l'œuvre d'Athanase Fossé. "Jeanne d'Arc" à droite n' a pas de signature et elle est peut-être la statue qui a servi de modèle pour le sculpteur d'Allonville.
LES CROIX DE FLEURY et DE FLESSELLES
Le christ de gauche, au cimetière de Fleury, est confronté au vent et à la pluie tandis que la croix de Flesselles est à l'abri dans le chœur de l'église. Nul doute qu'il s'agit du même sculpteur et nous pensons aux ateliers Hesse d'Amiens qui travaillaient beaucoup avec Deleforterie, architecte de ces deux églises: Fleury et Flesselles
On retrouve le même exemplaire dans l'église d'Oisemont
BEZENCOURT et TRONCHOY (commune d'Hornoy-le-Bourg). La même croix avec au bout des bras, des fleurs de lis, des rayons dans les quadrants, des christs qui se ressemblent laissent supposer un achat groupé par le curé qui desservait les deux paroisses.
MARQUIVILLERS et LANCHES-ST-HILAIRE
Dans un article consacré au village de Marquivillers, signé, Anne-Marie Caron ( "le Journal" N° 35 du cercle Blanchard de Montdidier), nous avons trouvé l'auteur de cette crucifixion: l'artiste Claude Blanchet. Nous avons comparé la toile au vitrail de la petite église de Lanches (près de Domart-en-Ponthieu). Ce vitrail a été posé par le maître-verrier Darquet qui a donc utilisé le dessin de Claude Blanchet (1953)
CRAMONT et FRETTEMOLLE (Hescamps): deux groupes sculptés de Saint-Martin provenant du même fabricant mais peints différemment
Deux mandorles qui se ressemblent. Une mandorle est une gloire de forme ovale dans laquelle apparait le Christ en majesté. Seule la mandorle d'Hangest-en-Santerre est attribuée au sculpteur, Georges Legrand. Par analogie, l'envie est forte de lui attribuer aussi celle de Breuil
Deux églises qui se ressemblent: BILLANCOURT et MISERY (MARCHELEPOT) jusqu'aux chapiteaux sculptés des portails
Ces deux églises de la reconstruction ont eu les mêmes architectes: Joseph MALLET et Zacharie CARPENTIER, 83 rue Jules Barni à Amiens. Les plans conservés aux archives départementales montrent des constructions identiques. La commune de Misery, recevant des dommages de guerre plus importants, a bénéficié d'un collatéral qui n'existe pas dans l'église de Billancourt. On peut affirmer que les architectes n'ont pas fait preuve d'une imagination débordante.
Les portails des deux églises sont identiques jusqu'aux chapiteaux qui les encadrent, sculptés par Paul Beaugrand, qui a donc facturé la même somme à la coopérative diocésaine.
Eglise de BILLANCOURT
Eglise de MISERY
Comparaison des deux chapelles monumentales dans les cimetières de Villers-aux-Erables et de Proyart
Villers aux Erables : chapelle de la famille Cadeau d’Acy
Edouard Cadeau d’Acy, propriétaire du château de Villers-aux-Erables, est né en 1795 et décédé en 1860 à l’âge de 65 ans. Il a été député de la Somme pendant 11 ans de 1837 à 1848 et président du Conseil Général. Deux ans après son décès, sa veuve Adèle, Pauline de Senerville fait construire une chapelle funéraire dans le cimetière du village décrite ainsi par Alcius Ledieu : « un monument remarquable de style romano-byzantin trône au milieu du cimetière depuis 1862 ». La décoration de cette chapelle est assurée par les frères Duthoit : tympan, autel, sculptures des quatre évangélistes dans les écoinçons du dôme, selon Raphaèle Delas, p. 349 et 354.
Proyart : chapelle de la famille Lejeune d’Haudoire
A 20 km de Villers aux Erables, une autre chapelle a été érigée en 1870 dans le cimetière de Proyart, à l’initiative de Catherine, Adèle d’Haudoire d’Aigreville, épouse de feu Louis, Charles Lejeune, décédé en 1862 à l’âge de 51 ans. Cette chapelle est presque identique à celle de Villers, à part deux petits transepts qui élargissent la chapelle. La façade, le clocher à campenard, le petit cercle avec sa croix grecque sur le clocher, la sculpture du tympan sont en tout point pareils. A l’intérieur, l’autel est le même. Les sculptures des évangélistes sur les chapiteaux sont différentes, mais semblent provenir du même ciseau ou du même atelier.
En conclusion, nous avons envie d'attribuer les deux chapelles funéraires au même architecte et les sculptures à l'atelier Duthoit. Il nous faudra d'autres preuves pour que nos envies deviennent des certitudes, les recherches continuent.
Ressemblance des tabernacles des églises de Montonvillers et de Feuquières-en-Vimeu
Christine Debrie, spécialiste de Nicolas Blasset, émet l'hypothèse d'un travail d'atelier en ce qui concerne le tabernacle de Montonvillers, exécuté du vivant de Blasset.
Le sculpteur du tabernacle de Feuquières-en-Vimeu s'est inspiré de celui de Montonvillers, mais il a ajouté tant de délicatesse, qu'il est bien supérieur à son modèle quant à la qualité artistique.
Deux statues identiques de Saint-Eustache sur les églises de Fleury et de Flesselles
Les églises néogothiques de Flesselles et de Fleury ont un point commun : elles ont été réalisées par les mêmes architectes, Victor et Paul Delefortrie.
L’église de Flesselles, dédiée à Saint-Eustache, a été construite de 1868 à 1874. Elle présente sur sa façade la statue de son saint patron, peut être l’œuvre d’un sculpteur qui collaborait avec les architectes et nous pensons à Alexandre Hesse, installé à Amiens à la fin du 19e siècle.
L’église de Fleury dédiée à Saint-Pierre, date de 1880. Ses dimensions sont plus petites que celle de Flesselles mais on retrouve les mêmes caractéristiques : un plan type sous forme de croix latine avec une vaste nef.
L’église de Fleury a une particularité : six grandes statues ornent les angles de la tour carrée du clocher. Parmi elles, se trouve une statue de saint Eustache presqu' identique à celle de Flesselles au milieu des saints plus classiques, comme saint Paul, saint Louis et saint Jacques.
Notre interrogation : que vient faire ici saint Eustache, un saint très peu honoré dans notre
pays de Somme ? Etait-ce un saint vénéré par les architectes ? ou par des responsables de la commune de Fleury ? Pour l’instant, les archives ne nous ont pas permis de répondre à ces questions.
Curieuses similitudes sur le tympan des églises d'Etinehem, Nesle et Pargny
Dans les trois tympans des églises d'Etinehem, de Pargny et de Nesle, on trouve Dieu le père, entouré des attributs des quatre évangélistes. Avec une disposition identique et des sculptures qui se ressemblent, on peut penser que les sculpteurs on dû s'inspirer du même dessin.
Folleville et Tilloloy
Folleville
Le haut du monument est constitué d’un fronton qui s’appuie sur deux gables ornés de rampants et couronnés de fleurons. Ce fronton supporte une Vierge à l’Enfant qui en est le thème central et le couronnement. Cette Vierge émerge d'une fleur de lis.
Tilloloy
Dans ce monument funéraire, une niche a été ouverte dans laquelle on a déposé un cénotaphe à la mémoire d’Henriette d’Hinnisdal , morte à Paris en 1897, victime de l’incendie du Bazar de la Charité.
La façade de ce tombeau ressemble à celui de Raoul de Lannoy à Folleville. Quatre génies placés deux à deux soutiennent des écussons en losange aux armes d’Hinnisdal. Deux d’entre eux tiennent d’une main des torches. Les deux groupes sont séparés par un cartouche de marbre blanc sur lequel on peut lire l’épitaphe de la défunte. Son effigie est gravée au trait sur le couvercle. Sur le fond de la niche tapissée de la lettre « H » des Hinnisdal, une statue de la Vierge émerge d’une fleur de lis exactement comme à Folleville.
Cathédrale d'Amiens et église de Condé-Folie
Offerte par Michel Martin, membre de la Confrérie du Puy, la Vierge à l'Enfant de la Cathédrale d'Amiens a trouvé refuge dans la chapelle Saint-Etienne. Longtemps attribuée au sculpteur Nicolas Blasset, on sait aujourd'hui avec certitude que la belle Vierge en marbre est l'œuvre de Jean Guerle, grâce à des documents trouvés par Marcel Evrard et qui ont fait l'objet d'une communication parue dans le bulletin des Antiquaires de Picardie, en janvier 1988.
Ce qui est étonnant et qui reste un mystère: cette Vierge a fait l'objet d'une copie en pierre non répertoriée. Elle trône dans une grande niche de l'église de Condé-Folie, dédiée à la Visitation de la Sainte-Vierge.
Cathédrale 'Amiens et église de St-Léger les Domart
La statue de gauche, en marbre blanc est due au ciseau de Nicolas Blasset. Elle se trouve dans une des chapelles de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens.
L'inscription sur le socle nous apprend que cette statue a été offerte par Jean Quignon, bourgeois d'Amiens, marchand et ancien échevin, maître du Puy, en 1632.
La statue de droite a trouvé refuge dans la petite église de Saint-Léger les Domart. Elle provient sans doute de l'ancienne église paroissiale qui se trouvait au milieu du cimetière.
La statue de droite en bois polychrome et doré est la copie presque conforme de celle de gauche. On retrouve la finesse des traits et l'élégance de la posture, comme le souligne "le Val de Nièvre, un territoire à l'épreuve de l'industrie". Ce livre mentionne également le classement de cette copie, ce que ne confirme pas le site "Mérimée". Il est étrange qu'une copie soit inscrite à l'inventaire des monuments historiques.
Eglise de Folleville et Cathédrale d'Amiens
Eglise de Quesnoy-sur-Airaines et Collégiale Saint-Vulfran d'Abbeville
A gauche, la statue de Saint-Michel dans l'église de Quesnoy-sur-Airaines. Ce
groupe polychrome classé est du 16e siècle.
A droite, une statue de Saint-Michel dans la Collégiale Saint-Vulfran d'Abbeville, sculptée dans le milieu du 19e siècle par les frères Duthoit, qui se sont
vraisemblablement inspirés de la statue de Quesnoy-sur-Airaines.
Basilique d'Albert et Eglise Saint-Pierre de Frise
Basilique d'Albert et église Saint-Pierre de Frise
Au premier abord, les deux statues sont identiques. Quand on regarde de près, on note quelques détails qui les différencient : les genoux, la main droite , les clés. Vendues sur catalogue, ces statues avaient surtout un but, celui de séduire les acheteurs.
Albert insolite vous permettra de voir une autre particularité de cette statue
Nantes et Amiens pour un clin d'œil à JULES VERNE
La statue de gauche représentant Jules Verne et des enfants lisant une de ses œuvres, se trouve dans le magnifique Jardin des Plantes de la ville de Nantes. On ne peut s'empêcher de penser à la statue d'Albert Roze qui a trouvé refuge dans les
"petits jardins" du square Montplaisir, boulevard de Belfort à Amiens.
La ville de Nantes a donné le jour à l'écrivain, tandis qu'Amiens lui a fermé les yeux.
Plutôt qu'une rivalité qui n'est pas établie entre ces deux villes, nous cherchons à y voir un trait d'union ou plutôt un émulation pour que la renommée de l'écrivain continue à s'afficher dans le monde entier.
Merci à Anne-Sophie Biomez
Cathédrale d'Amiens et église de Bray-sur-Somme
Deux vierges à la ressemblance troublante
La statue en marbre de Notre-Dame du Bon Secours à la Cathédrale d’Amiens ressemble trop à la Vierge en bois de l'église de Bray-sur-Somme pour que cela soit un simple hasard. Toutes les deux écrasent un serpent. Elles ont la même attitude du corps légèrement penché en avant, le même drapé de la robe bordée de franges, resserrée sous la poitrine et aux poignets.
Basilique d'Albert et église de Tilloy-Floriville
La statue de la "Divine Bergère" est une œuvre du sculpteur Eugène Delaplanche, réalisée pour la Basilique d'Albert. Détruite pendant la première guerre, elle fut reconstituée par Albert Roze, d'après des photographies. Cette exécution, disait le sculpteur, est le travail le plus difficile et le plus ingrat de ma carrière.
Or, il existe une copie en plâtre dans la petite église de Tilloy-Floriville, dans le Vimeu. La question se pose sur sa provenance et comment se fait-il qu'Albert Roze ait ignoré cette copie?
Eglises de Vaire-sous-Corbie et Villers-Tournelle
Dans les églises de Vaire-sous-Corbie et Villers-Tournelle, on trouve deux statues presque identiques. On cherchera les différences comme dans le jeu des 7 erreurs : l'auréole est plus grande d'un côté et l'Enfant-Jésus cache le menton de la Vierge sur l'autre statue.
Le même sculpteur : Georges Legrand pour ces deux Vierges. Celle de Vaire serait classée, selon une étiquette posée sur la statue, ce qui suscite des interrogations.
Cathédrale d'Amiens et Eglise de Namps-au-Val
Ramboue est un sculpteur qui a travaillé pour l’atelier Duthoit. Il a sculpté le buste d’Antoine Goze à l’horizontale sur la façade de la cathédrale Notre-Dame d’Amiens.
Au décès du premier des frères Duthoit, Aimé, en 1869, Ramboue est devenu autonome et a travaillé beaucoup avec Antoine Goze aux églises de Namps-au-Val et de Folleville.
En comparant le buste de la Cathédrale avec celui de Namps-au-Val fixé sur le clocher, nous avons le sentiment que ces deux sculptures sont dues au ciseau de Ramboue.
Antoine Goze (1805-1874), pharmacien, médecin, archéologue, inspecteur-adjoint des Monuments Historiques, et auteur d’une Histoire des rues d’Amiens en 4 tomes qui fait toujours autorité.
Cimetières de la Madeleine (Amiens) et Naours
Amiens au cimetière de la Madeleine et cimetière de Naours
50 ans séparent les sculptures de ces deux anges. Celui de la Madeleine est attribué aux frères Duthoit et se trouve sur la tombe de Florent Corroyer. Le sculpteur qui a réalisé l'ange du cimetière de Naours, absolument identique à celui de la Madeleine n'a pas laissé de signature.
Cathédrale d'Amiens
La Vierge à l’Enfant de la chapelle Saint-Etienne (cathédrale d'Amiens) a longtemps été attribuée au sculpteur Nicolas Blasset à cause de la ressemblance avec la Vierge du monument funéraire de Guillain Lucas (l’ange pleureur).
Christine Debrie, auteur d’un mémoire en 1987 sur Nicolas Blasset, réfute cette hypothèse. Un chercheur, Marcel Evrard, après avoir étudié des documents tirés des archives notariales, démontre que la statue est l’œuvre de Jean Guerle, sculpteur belge natif d’Ypres.
Bulletin de la SAP, 1er trimestre, 1988, page 33
Longpré-les-Amiens et cimetière de la Madeleine à Amiens
Le médaillon sculpté, à gauche, est signé Valentin Molliens. Le médaillon de droite, qui n'est pas signé, a exactement la même chevelure. Un article de Maurice Garet, paru vers 1912, dans la revue de la Société des amis des arts, consacré au sculpteur, mentionne la tête du Christ sur la tombe de la famille Sauval. Ce qui nous permet d'attribuer la sculpture de ce christ à Valentin Molliens.
Eglises d'Auchonvillers et de Grivillers
Georges Legrand, sculpteur de la coopérative diocésaine créée par Louis Duthoit, a copié ses propres statues, comme l'indique la position des mains et de la clé pour la statue de saint Pierre dessinée par Pierre Ansart.
Monthières( commune de Bouttencourt) et Crécy-en-Ponthieu: une composition identique
La comparaison de ces deux sculptures sur les antependiums de deux églises assez éloignées l'une de l'autre est intéressante à analyser. Les antependiums sont en chêne et ont été réalisés au 18e siècle.
A Monthières, l'autel provient de l'abbaye de Séry. Cette scène de la Passion représente avec une perfection de détails, Véronique agenouillée tentant d’essuyer le visage du Christ. Derrière cette scène, un cortège composé de deux soldats romains se dirige vers le lieu du calvaire. Au centre Jésus est tombé sous le poids de sa croix entouré par ses bourreaux. Suivent les deux larrons liés et menottés qui marchent la tête baissée. Sur le devant de cette scène, un enfant porte dans un panier les instruments de la crucifixion.C'est la sixième station du chemin de croix, qui à l'époque n'est pas encore officialisé.
A Crécy, l'autel provient également d'une abbaye, celle de Dommartin. On retrouve la même composition jusqu'à l'inclination de la croix qui est identique. Les personnages qui assistent à cette scène sont les mêmes. Y avait-il un lien artistique entre les deux abbayes? Quoiqu'il en soit, ces deux sculptures remarquables sont classées, celle de Monthières, en 1907 et celle de Crécy en 1915.
Bulletin SAP ; 1883, p.56 et PMH, tome 4, arrondissement d'Abbeville