Grâce à Hervé Bennezon, nous avons pu déchiffrer, en partie, cette inscription de caractères gothiques:
"Jehan (incertain) des Messier pbr". Pbr est l'abréviation de pebstre (prêtre). Comme le cimetière entourait l'église, on peut penser que le sieur Messier, prêtre, a été inhumé à cet endroit
BONNEN
SIEN
Magist(er)
1746-1749
A la base d'un des murs de la petite église de Contoire, détruite en 1918, des moellons de craie ont été réinvestis lors de la reconstruction. Des noms y apparaissent, parfois des dates ; la plus ancienne a été gravée par un certain JD en 1611.
Mais le plus intéressant est ce "BONNENSIEN, magister". Une recherche dans les registres paroissiaux a permis de l'identifier comme étant Michel Bonnensien, né sous Louis XV, en 1725 ou 1726, fils aîné d'Antoine Bonnensien, laboureur à Braches, et d'Agnès Gland. Embauché en 1746 à Contoire comme clerc laye, ou magister, c'est-à-dire maître d'école, il grave à cette époque son nom sur l'église de sa paroisse d'adoption. Il va enseigner à Contoire jusqu'à son mariage avec Marie-Jeanne Fournier (1726-1762). Ce jour-là, le 24 novembre 1749, Il intègre une famille de
laboureurs du Hamel, ce qu'il devient à son tour.
Le couple a eu trois fils prénommés Antoine-Benoist, Antoine et Pierre-François, après quoi Michel Bonnensien, devenu entretemps Michel Bonnessien, a perdu sa femme. Remarié avec Elisabeth Picart (1728-1774), le couple a eu une fille, mais très vite, l'ancien magister est de nouveau veuf. En 1783, sous Louis XVI, on le retrouve syndic de Contoire (c'est-à-dire maire). Il est mort le 1er prairial an 3 (20 mai 1795) à Contoire et l'acte de son décès a été signé par Antoine Bonnessien, laboureur audit
lieu, et Pierre-François Bonnessien, aubergiste à Amiens, ses fils.
Merci à Hervé Bennezon- Site: https://www.herve-bennezon.com/
Traduction du graffiti: "Vous ne verrez plus le Saint-Sacrement en même temps que la Saint-Jean comme vous l'avez vu en 1734, parce que cela n'arrivera qu'en 1887"- Denis Lévêque, magister, 1740
Y a t'il un internaute capable de nous donner le sens de ce graffiti?
La gravure en cercle sur les parois des églises est une demande de protection en vue d'un voyage ; elle se rattache aux superstitions.
Le cercle représente la roue de la voiture attelée. Selon Maurice Crampon, on en trouve particulièrement sur les églises dédiées à Saint Martin ; mais beaucoup dans la région y étaient dédiées. Ces églises étant parfois construites sur d'anciens lieux de culte dédiés à Mars, dieu de la guerre pour les romains. Peut être était ce une demande de protection lorsque l'on partait à la guerre ou lorsque l'on voyageait dans un contexte difficile ? Sous l'époque napoléonienne lorsque l'on partait simplement en diligence, l'insécurité du voyage était telle, qu'on risquait sa vie par accident et/ou attaques par des voleurs. Texte et photos d'Anne Parvillé
Une page d'histoire locale sur l'église de Mérélessart:
"Le 111e jour de sept mil six cents vingt et VIII après midy a esté faict ung grand oraige et grosse gresle et plye la ont esté.... plusieurs maisons"
"Robert le quesne couvreur d'ardoise et de thuille 1675"
Merci à Rémy Godbert
Sainte-Segrée: curieux graffiti
A cet endroit, l'église était entourée du cimetière. Quand celui-ci était surchargé, on enlevait la tombe et on gravait le nom du défunt sur le mur de l'église avec quelquefois une croix.
A t-on voulu en même temps que le nom Zéphir, dessiner le vent?
Quand en 1612, l'église de Franqueville affichait sur ses murs, ce faire part de décès: " Jacques Crapier est trépassé le 21e jour du mois de mai" !
Bresle
1682 : au début de février apparait pendant 30 jours ce qu’on nommera plus tard la comète de Halley. Elle fait peur aux observateurs :« effroyable, la tête en forme de boule chevelue, le corps et la queue,comme un balai »
La comète se dessine sur le mur des églises, et le graffiti de l'église de Bresle est parvenu intact, jusqu’à nous. La croix latine au niveau de sa queue est là pour implorer le secours divin. Les deux petites étoiles représentent le ciel. Le « f » au-dessus de la tête signifie le mois de février. Merci à Janine Vaquette
Sur les murs de l'église de Grécourt, dédiée à saint Matthieu, on trouve un éventail de graffiti qui va de la petite croix funéraire à la voile de bateau en passant par l'amorce de cadran solaire.
Les croix sur les murs des églises
Quand les églises en pierre au milieu du cimetière n’ont pas subi de grandes restaurations, il y a presque toujours des graffiti sur les murs. Les plus nombreux de ces graffiti représentent souvent des croix funéraires, qui se sont naturellement substituées aux croix de bois et sont devenues une sorte de tombe virtuelle, un lieu de souvenir et de prière.
Pendant des siècles, on s’est contenté de marquer l’emplacement des sépultures par une simple croix de bois sur une motte de terre. Les croix sur les murs de l’église servaient alors de repère pour les familles.
Camon
« En l’an 1633, la rivier de Somme a débordé le XIII jour de Frevrier Noël Figet dont el fit un gran déga »
Camon- « Deux siècles d’Histoire » par Gabriel Devianne
La Neuville (Corbie)
L’Ancre arrose la Neuville-sous-Corbie, où l'histoire s'écrit sur la façade de cette magnifique église du XVIe siècle dédiée à Notre-Dame de l'Assomption:
"le 14 de février 1633 est passé le flot de la rivière (l'Ancre) sur le pont de mesme"
Source: "L'Eau et son Patrimoine en Pays de Somme" par André Guerville
Eaucourt: Graffiti sur le mur de la sacristie
« Orme è blanc
Cette plantation fut faite par nous, NLS Sannier et G.S. Levesque marguilliers 1789
Que les étas généraux ce font onsanble et que le pein vaut quatre sous la livre. 1789 ».
1789 : l’année historique. Les marguilliers d’Eaucourt marquent l’événement dans la pierre, d’une écriture maladroite, en deux phrases. La première, c’est d’abord la plantation d’un orme et la deuxième traduit leurs doléances : que les Etats Généraux aient bien lieu et que le prix du pain soit inférieur à quatre sous la livre !
Eplessier- Eglise Notre-Dame de l'Assomption
Toute une série de moulins et quelques croix figurent sur l'église du village.
Deux versions de l'homme à la pipe sur les murs de l'église de Bellifontaine, commune de Bailleul dans le canton d'Hallencourt.
Recommandation sous forme de prière à l'église de Limeux, canton d'Hallencourt
Ce graffiti remonte à la construction de la tour qui sert d’escalier pour monter au clocher :" Fait par moi Alexendre Chovaux demeurant à Picquigny 1707"
Merci à Patrice Lenne
Á Acquet, hameau de Neuilly-le-Dien dans le canton de Crécy, sur le pignon d'une maison particulière, le maçon a signé ses graffitis: "Fait, par Barré, maçon, le 30 mai 1874".
Hérissart
Le « Courrier Picard » du 13 novembre 1967 relate l’histoire de l’atterrissage forcé de Georges Guynemer, appelé « l’As des As ». Son avion, le « Vieux Charles » était tombé en panne d’essence. La date de l’événement était imprécise dans la mémoire des témoins et la découverte de ce graffiti par Ghislain Lobel et Dany Dheilly, en juin 2006, donne la date exacte de cet atterrissage historique.
Voir le site internet de la commune d'Hérissart
Bussy-les-Daours
Ces trois graffiti ou sculptures sont l'oeuvre de soldats australiens qui ont combattu dans notre région au cours de l'année 1918. Avant les terribles combats de la bataille du Hamel, les soldats se reposaient au village de Bussy-les-Daours, laissant quelques traces de leur passage dans des maisons hospitalières.
Ces graffiti de soldats australiens proviennent d'une belle maison en pierre à Beauval , récemment restaurée et que la propriétaire a su mettre en valeur.
Merci à Laure Fauchille
Esclainvillers
Une nouvelle fois, la petite histoire s'écrit sur les murs extérieurs de l'église:
"le 30 aout 1765 fut un grand vent quy a abbatu le clochez"
Esclainvillers
Ce graffiti est écrit sous la gouttière de l'église. Voici un essai de traduction: "En l’an 1692 fut vive orage Le 8 aoust que les maiteirie fut tout rubiconde et le bas pays. Perdu."
Le menuisier, Alexis Pringuet de Breteuil, a signé de belle manière son ouvrage. À la fin de son texte, il affirme avec cette mention savoureuse: être dans la troisième année de la liberté. Sans doute, se sentait-il opprimé avant la Révolution.